Le Belge Jean-Marc Fortin (Toyota Overdrive) remporte le Dakar grâce à Al Rajhi : «Celle-là, il faut bien la savourer »

La dernière courte spéciale en ligne de 61 km n'a comme prévu plus apporté de modifications au classement général. Elle a juste permis à Lucas Moraes d'ajouter un neuvième scratch pour Toyota contre deux à Ford, un à Dacia et un à Mini.
Yazeed Al Rajhi et Timo Gottschalk ont assuré leur premier succès au volant de leur Hilux de l'équipe belge Overdrive de Jean-Marc Fortin.
Le Saoudien n'a cette année commis aucune erreur et a fait la différence la veille lors de l'étape de dunes de l'Empty Quarter. Il s'impose finalement avec 4'33 d'avance sur le Sud-Africain Henk Lategan qui doit forcément être déçu après avoir mené plus de la moitié de la course mais offre néanmoins le doublé à Toyota.
« Cette première victoire sur le Dakar, il faut bien la savourer car la fin d'année 2024 n'a pas été facile, » s'exclamait à l'arrivée de chef d'équipe hutois. « Après le Maroc, personne ne nous pointait parmi les favoris. Mais on a bossé comme des fous. Et au final Toyota signe un fantastique doublé. On n'avait pas de super star dans l'équipe, mais beaucoup de très bons pilotes. Il y avait aussi pas mal de stratégie, de choses à comprendre et à bien évaluer et on a été bons dès le départ. J'espère que la Belgique se rend compte qu'un team belge vient de remporter le Dakar d'une manière complète, sans les mêmes budgets que les deux autres usines qui viennent d'arriver, mais avec beaucoup de passion, d'expérience. Et on sait que cela ne s'achète pas. Le Rallye-raid est la seule discipline encore où une équipe privée peut encore battre les usines. Je remercie tous les membres de mon équipe. On va fêter cela dignement à mon retour au pays ! »
Bons débuts de M-Sport qui place une voiture sur le podium (avec Mattias Ekström à 20'52 des vainqueurs) et une autre au 5e rang (Mitch Guthrie) pour la première de son Ford Raptor V8. Avec deux meilleurs temps en prime, il y a clairement un énorme potentiel et l'on ne peut que regretter les tonneaux éliminant prématurément Carlos Sainz qui aurait sûrement été un sérieux candidat pour la victoire finale.
Bilan plutôt mitigé pour Dacia et Nasser Al Attiyah dont on attendait forcément un peu mieux qu'une 4e place, un seul scratch et une disqualification polémique pour Seb Loeb (après ses tonneau) vu l'expérience de Prodrive sur cette course. Il y a encore quelques trucs à peaufiner, mais il faudra certainement compter avec les Sandriders sur les autre manches du championnat du monde.
La grande déception est venue du camp Mini X-Raid avec un grand plantage en règle pour Guerlain Chicherit, victime d'un accident, et Guillaume de Mevius qui ne gardera qu'une seule médaille d'or (un scratch) comme bon souvenir de ce Dakar. Surprenant deuxième l'an dernier alors qu'il pilote un Toyota, le Belge n'a, hélas, pu confirmer qu'il avait fait le bon choix en changeant de crèmerie. Le nouveau 4x4 Mini a accumulé les soucis mécaniques durant deux semaines et Guillaume, sixième lors de l'ultime étape, a dû se contenter d'une anecdotique 22e place à plus de 8h dont la moitié à mécaniquer dans le sable et un quart de pénalité. Le Mini peut toutefois être rapide et le nouveau binôme avec Mathieu Baumel semble bien fonctionner. Il y a donc quand même du positif à retirer de cet échec. Il reste maintenant à travailler la fiabilité, le maître mot en sports mécaniques.