Pour la dixième fois déjà à Bastogne, Pierre Delettre et son équipe ont réuni un sympathique plateau de plus de 200 voitures historiques prêtes à défier le chronomètre sur les petites routes sur bitume ou sur terre de la région lors d'un week-end qu'on annonce sec, froid mais ensoleillé.

Les pilotes sont aussi excités que les fans pour ce rallye ne comptant pour rien où les maîtres-mots sont plaisir et spectacle.

Pourtant, une fois derrière le volant de leur ancêtre, la majorité des ténors n'aura qu'une ambition : aller le plus vite possible, l'esprit de compétition reprenant toujours le dessus.

Deux champions du monde en titre

Ils sont ainsi une douzaine au moins à rêver de podium final dimanche après-midi. Même si cela ne changera évidemment pas la vie de notre champion du monde en titre Thierry Neuville, déjà vainqueur des Boucles en 2017 sur Porsche 911.

Cette fois, Thierry est de retour comme principale attraction de l'épreuve puisqu'il étrennera son titre mondial sur ses terres au volant d'une BMW M3 Groupe A de sa structure Life live. Ne cherchez pas plus loin celui qui sera logiquement le plus rapide en vitesse pure. Mais avec le jeu des coefficients correcteurs selon les années et catégories, cela ne signifie pas qu'il a course gagnée d'avance pour autant vu qu'il a l'une des montures les plus récentes après la Nissan Sunny GTI-R Groupe A de Grégoire de Mevius, voiture avec laquelle le Namurois s'est imposé aux Boucles de Spa 1993.

Son fils ainé Ghislain sortira lui du garage familial la Mazda 323 Gr.A ex-usine. Ce qui veut dire que trois des principaux favoris en Legend ne piloteront pas une Ford Escort ni une Porsche 911. C'est rarement arrivé !

Sept anciens vainqueurs au départ

Mais les représentants des autos des années 70 ou début des années 80 restent bien entendu majoritaires. Dans le camp de l'ovale bleu, les plus aiguisés se nomment Stéphane Lefèbvre (le Nordiste lauréat il y a deux ans), l'autre champion de Belgique Cédric Cherain, les anciens vainqueurs Bruno Thiry et Renaud Verreydt, mais aussi Frédéric Bouvy, Olivier Cartelle (sur la MKII montée sur le podium avec Vande en 2024), le Français Eric Mauffrey, Christophe Daco ou Bastien Rouard, Frédéric François, Emile Breitmayer, Claudie Tanghe et Geoffrey Leyon.

Du côté de Porsche, on se réjouit du retour de la famille Munster avec Bernard (le samedi) et Charles (le dimanche) qui se partageront le volant d'une 911 BMA, de l'ex-champion du monde cycliste Tom Boonen, mais aussi du champion du monde André Lotterer sur une 911 Groupe 4 alignée par August, tout comme d'ailleurs la 911 de Cédric De Cecco qui portera le numéro zéro.

Chavan à 84 ans!

Face à ceux-là, on notera encore la présence de Guino Kenis passé quelques fois à côté de la victoire et fêtant ses quarante ans de compétition sur sa BMW 325i. Le pilote flamand a encore quelques années à rouler s'il veut espérer battre un jour Jean-Pierre Van de Wauwer (71 ans, Opel Ascona) et surtout le vétéran Chavan (84 ans) ancien double vainqueur au départ au volant de sa VW Golf. Chapeau monsieur Charles Vanstalle !

Parmi les originalités, on se régalera des passages spectaculaires de l'Opel Manta 400 « Andrew » d'Olivier Breittmayer, de la Mitsubishi Lancer EvoIII de Jean-Louis Meynaert (la plus récente), de la super Toyota Starlet de Yannick Neuville, notre quintuple vainqueur de 24H de Spa Eric Van de Poele sur une Volvo ou encore l'Opel Kadett de 1976 de Romuald Thirion.

Voilà, une belle affiche donc pour cette édition 2025 qui débutera, comme de tradition, par l'exposition de toutes les voitures dans l'artère principale de Bastogne ce soir vers 19h après la séance de dédicaces sous le chapiteau où le public pourra se procurer le programme (15 euros mais l'accès aux RT reste gratuit) avec la révélation de la liste complète des engagés (avec les numéros) et surtout les horaires et cartes des quinze spéciales.

Le rallye débutera ce samedi peu après 9h00 du côté de Vaulx-sur-Sure.

Bon amusement à tous et surtout : restez prudents et responsables pour que le rallye reste une grande fête !

Photo Dereck Latet