Thierry Neuville : neuf chances sur dix d'être sacré champion du monde WRC

il y a 6 mois Olivier de Wilde

Ogier quasi hors jeu, seul un accident pourrait encore priver notre compatriote du titre mondial.

On pouvait lire le soulagement sur le visage du Belge, dimanche à l'arrivée du Rallye du Chili. « Je suis heureux que la terre soit dernière nous, » souriait le pilote de Saint-Vith. « J'ai hâte de disputer les deux dernières épreuves sur asphalte. »

Une surface de prédilection de notre ambassadeur où le résultat final est souvent moins aléatoire. Et où le rôle d'ouvreur constitue plus un avantage qu'un handicap.

Avant la prochaine manche, dans trois semaines au Rallye d'Europe Centrale, le pilote Hyundai possède 207 unités, soit 29 de plus que son équipier Ott Tanak, 41 de bon sur Sébastien Ogier et 46 d'avance sur Elfyn Evans. Sauf catastrophe, cela devrait être assez pour être couronné.

Dès l'Allemagne le dimanche 20 octobre ? Thierry ne se précipite pas et préfère jouer la carte de la prudence : « Si je serai sacré dès le prochain rendez-vous ? Je ne sais pas. Je dirais champion du monde oui, maintenant que ce soit en Allemagne ou au Japon a peu d'importance. »

Moins de pression en Allemagne

Ce serait toutefois nettement plus cool à Passau, à 6h de voiture de sa ville natale, dans le pays où il a décroché sa première victoire mondiale en 2014, déjà avec Hyundai. Et surtout sans la pression de la dernière course à l'autre bout du monde.

Logiquement tous les signaux sont au vert. Notre représentant a remporté l'épreuve traversant trois pays l'an dernier et le Rallye du Japon l'année d'avant.

En 2023, Ott Tanak (Ford) avait terminé 3e à près de deux minutes du côté de Prague, devant la Toyota de Seb Ogier.

On le sait, notre compatriote adore l'asphalte. Il y avait battu Seb Ogier chez lui en début d'année au Monte-Carlo. Mais attention, le Gapençais avait pris sa revanche en triomphant en Croatie, Elfyn Evans offrant le doublé aux Yaris devant les Hyundai de Neuville et de Tanak.

Vainqueur de toute justesse en Sardaigne, Ott ne réalise pas vraiment une bonne saison. Il a commis trop d'erreurs. Et la dernière fois qu'il a battu son équipier sur goudron c'était à Ypres en 2022 quand le héros local était volé au trou.

Avec 29 unités de retard, Tanak sait qu'il doit impérativement battre Neuville au Centrale Europe s'il veut garder de petites chances d'être sacré une seconde fois au Japon. Enfin, si pas battre du moins marquer autant voire plus de points que lui. Car cette année, avec le nouveau système de points, devancer un adversaire à l'arrivée ne signifie pas nécessairement scorer plus que lui. On l'a vu lors du dernier Rallye de Croatie où Neuville 3e avait inscrit 19 points contre 20 à Tanak 4ème.

Deux quatrièmes places pourraient suffire

Avec soixante unités encore à distribuer, les chances de Sébastien Ogier et Elfyn Evans ne sont plus que mathématiques. Surtout avec la nouvelle pondération.

Si l'octuple champion s'impose lors des deux dernières joutes, Thierry et Martijn pourront se contenter de prendre 20 unités pour être couronné, soit dix par course, l'équivalent d'une 2e place lors de la seule étape du dimanche avec le 2e temps dans la Power Stage. Donc même s'il abandonnait deux fois le vendredi ou le samedi, le pilote de Saint-Vith pourrait encore facilement être champion face à Ogier. Face au Français, deux cinquièmes places pourraient suffire.

Si Ott Tanak devait signer la fin de saison de rêve, bien loin de ses résultats en dents de scie de sa campagne actuelle, deux quatrièmes places partout seraient suffisantes pour que Neuville puisse faire la plus grande fête de son existence.

En fait, en gros, on peut écrire que s'il réussit à s'imposer à nouveau en Allemagne dans trois semaines, Thierry Neuville sera sacré pour la première fois champion du monde. Et si ce n'est pas le cas, ce sera sans doute encore plus facile au Japon.

Eviter l'abandon à tout prix le dimanche

Le seul cas de figure à éviter à tout prix, c'est de détruire l'auto le vendredi ou le samedi, sans possibilité donc de pouvoir repartir le dimanche. Ou alors d'abandonner lors de l'étape dominicale. Ce qui ferait un gros zéro pointé et n'est jamais arrivé au duo belge cette saison. Si dans le même scénario cauchemardesque Ott Tanak gagnait tout, Thierry pourrait dans le pire des cas aborder le Japon avec un point de retard. Mais on ne l'imagine pas s'effondrer ainsi si près du but.

Même s'il est toujours dangereux de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, disons qu'on peut déjà mettre le champagne au frais et préparer les klaxons et drapeaux noir jaune rouge. Rien n'est réellement encore acquis, mais la probabilité est tout de même très grande aujourd'hui pour que Thierry réalise enfin son rêve et succède au palmarès aux plus grands de l'histoire. Une première que la Belgique attend depuis quelques années déjà...

Mots-clés: Rallye Sports Moteur

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