Le Rallye de Monte-Carlo dont le départ sera officiellement donné cet après-midi face à l'un des casinos les plus célèbres du monde est l'épreuve la plus ancienne et certainement la plus mythique d'un calendrier porté cette année à quatorze manches.

« Tout rallyman professionnel veut gagner cette course légendaire et très compliquée au moins une fois dans sa carrière, » explique le régional de l'étape Thierry Neuville.

Cela a été le cas pour la majorité des grands champions des dernières décennies: de Walter Röhrl à Ari Vatanen en passant par Miki Biasion, Didier Auriol, Carlos Sainz, Tommi Makinen, Marcus Grönholm, les recordmen Sébastien Loeb et Ogier bien sûr et bien évidemment notre champion belge. Seuls manquent au palmarès les noms de Juha Kankkunen, Kalle Rovanpera, Petter Solberg, Colin McRae ou Ott Tanak.

Lotterer, un autre champion du monde comme copilote 

Le Monte-Carlo, c'est comme Monaco en F1 : un rendez-vous atypique et très médiatique. « J'ai eu l'opportunité de déjà remporter ce rallye à deux reprises en 2020 et 2024. Et ne dit-on pas généralement jamais deux sans trois ?" a souri Thierry avant d'offrir un baptême lors du shake down de ce mercredi à un autre champion du monde: l'Allemand ayant grandi chez nous André Lotterer, nouveau pilote Genenis en Endurance. "J'espère bien évidemment pouvoir me battre pour un troisième succès dimanche. Mais ce ne sera pas facile. Mon nouveau numéro 1 ne va pas m'aider. Si ce n'est qu'il m'enlève un peu de pression sans doute. Car le rêve, l'objectif principal de ma carrière a maintenant été atteint. »

"Le titre constructeur pourrait être décisif pour l'avenir de Hyundai en rallye"

Cela ne signifie toutefois pas que Thierry et Martijn Wydaeghe vont relâcher leur effort. Bien au contraire... « On connaît désormais la recette. On va tout faire pour conserver notre couronne, mais surtout aller chercher ce titre constructeurs à côté duquel on est passé si près l'an dernier. Après la sortie de mon équipier Ott Tanak au Japon, il a manqué trois points à Hyundai. Ce sacre chez les marques est très important pour les dirigeants coréens et pourrait être décisif pour la suite du programme en rallye. »

La concurrence s'annonce toutefois plus relevée que la saison dernière avec l'arrivée du Français Adrien Fourmaux comme troisième pilote Hyundai sur l'ensemble de la saison, un jeune loup aux dents acérées dont « TN » devra se méfier sur l'asphalte, et surtout le retour du double champion Kalle Rovanpera emmenant un escadron de cinq Toyota. « Cette première manche s'annonce délicate avec apparemment des conditions plus hivernales que lors des dernières éditions. A cela s'ajoute la nouvelle donne pneumatique avec le passage de Pirelli à Hankook. »

Il ne faudra pas se planter. Ni dans le décor, ni dans ses choix de pneus. « On en saura déjà un peu plus sur les chances de chacun dimanche. L'an dernier, j'avais été le seul sur l'ensemble de la saison à réaliser ici un 30 sur 30. Désormais, trente-cinq unités seront en jeu avec toujours une ultime étape dominicale très importante. Les compteurs sont remis à zéro et nous sommes impatients d'ouvrir la route ce jeudi avec trois spéciales nocturnes déjà très importantes. »

Après un gros mois de célébrations, il est temps pour Thierry de repartir à la chasse aux chronos. Avec une cible dans le dos pour les Ogier, Rovanpera, Evans, Tanak et même Fourmaux. Le Saint-Vithois est aujourd'hui clairement l'homme à (a)battre.