Jamais Thierry Neuville n'a compté autant d'avance (27 points, soit 168 à 141) sur son plus proche poursuivant à quatre manches du but.

C'est même, à vrai dire, seulement la seconde fois de l'histoire que notre quintuple vice-champion du monde se retrouve en tête du Mondial à ce stade de la saison.

En 2017, Sébastien Ogier et Thierry Neuville pointaient à égalité avec 160 unités à quatre courses du drapeau à damier. Et au final, le Français s'est imposé 232 à 208. Ce qui signifie donc que TN a perdu 24 points sur la fin de saison.

2018 fut la seule année où le pilote Hyundai menait largement à ce stade de la saison (172 à 149), soit 23 points d'avance, avant de s'écrouler et d'être battu 219 à 201. Cette année, Ogier pilotait une Ford Fiesta WRC et avait donc inscrit 41 points de plus que notre représentants au cours des quatre derniers rallyes.

Il ne faut donc pas vendre la peau de l'ours. C'est bien engagé certes et Thierry a réalisé une très bonne opération ce week-end. Vis-à-vis de Ott Tanak et Elfyn Evans bien sûr, mais aussi de Sébastien Ogier qui ne lui a finalement repris qu'un seul petit point. Soit beaucoup moins que ce qu'il imaginait.

Gérer au mieux son avance

Maintenant, cela signifie que Thierry devra ouvrir la route en Grèce et sans doute aussi au Chili. Ce qui sur le papier avantagera les pilotes Toyota partant loin derrière lui avec Ogier 2e, Evans désormais 4e et Kalle 6e s'il participe à une ou les deux épreuves pour tenter d'aider Toyota mal embarquée chez les constructeurs où l'écart est désormais de vingt unités par rapport à Hyundai.

Avec la nouvelle distribution de points, il est difficile, sauf en cas d'abandon, de reprendre beaucoup d'unités à la fois.

Si l'on n'a plus beaucoup de doutes sur la présence de Sébastien Ogier sur les dernières manches de la saison (du moins tant qu'il pourra prétendre au titre mondial), on se demande ce que va faire Toyota. Car après le zéro pointé d'Elfyn Evans, seul des ténors à ne pas encore avoir gagné une course cette année, l'intermittent Seb Ogier le devance désormais de neuf unités. Assez pour désormais lui donner la priorité par rapport au seul candidat désigné en début d'année ? Jari-Matti Latvala risque de se retrouver face à un casse-tête en Grèce ou au Chili.

Ces dernières semaines, tout semble en tout cas tourner en faveur de Thierry Neuville (rappelons que Seb Ogier n'a pu se présenter au départ en Lettonie suite à un accident mortel en reconnaissances) qui n'a donc jamais été si bien placé pour aller chercher son premier titre. Car par rapport à 2018, la Hyundai a gagné en fiabilité et le Belge en maturité. On a encore vu ce week-end en Finlande qu'il sait se contenter de ce qu'il a et ne tente plus trop de compenser en forçant le rythme et donc en prenant de trop gros risques de sortir. Même si, on l'a encore vu aujourd'hui avec Kalle Rovanpera, personne n'est jamais à l'abri.

Avec les quatre premiers encore groupés en 36 points alors que 120 restent à distribuer, tout, absolument tout, reste possible. Mais s'il gère sa fin de saison comme il a géré son rallye de Finlande, Thierry a de grandes chances d'enfin décrocher le graal face à l'armada Toyota qui, même en s'imposant, a pris un gros coup sur la tête sur son terrain de prédilection. Avec le nouveau système de points, les grands vainqueurs ne sont plus toujours ceux que l'on croit...

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