Les supporters belges sont rentrés un peu déçus d'Allemagne. Leur pilote favori n'a pas gagné et son premier sacre est remis à dans cinq semaines, durant la nuit au Japon.

Mais qu'on ne s'y trompe pas. Même si Thierry Neuville et Martijn Wydaeghe ont commis une double faute sur une balle de match, il leur en restera encore une au Japon.

Et celle-là, ils peuvent difficilement la manquer.

Nos compatriotes aborderont en effet la dernière manche avec 25 points d'avance (cela aurait été 28 avec l'ancien système d'attribution des points, soit franchement pas une grande différence). Cela signifie que même s'ils déclaraient forfait ou signaient leur premier zéro pointé de la saison, ils auraient encore de grandes chances d'être couronnés. Car en même temps, Ott Tanak serait obligé de marquer 25 points (ou plus) ce qu'il n'a réussi à faire qu'en deux occasions cette année : au Portugal (2e il avait empoché 26 unités) et en Sardaigne (25 points grâce à sa victoire). Seul Thierry Neuville a réussi à faire une fois mieux avec le max de 30 points engrangés à Monte-Carlo. Ce week-end par exemple, Tanak n'a au final engrangé que 22 unités (2 de moins que son dauphin Elfyn Evans) en acceptant de lever le pied pour ne pas risquer gros au championnat constructeurs. L'Estonien a clairement joué la carte de l'équipe et non pas personnel. Sans doute car il sait très bien qu'avec 20 ou 25 points de retard, ses chances d'être couronné pour la seconde fois étaient de toute manière très faibles.

Car on peut se douter qu'à domicile, les Toyota d'Ogier, Rovanpera, Evans et Katsuta seront très difficiles à battre.

Autre point encourageant ? Le plus petit score de la saison de Thierry Neuville sont les 9 points inscrits en Lettonie. Contrairement à ses trois rivaux, notre représentant n'a jamais eu de score nul. Or au Japon, six unités seulement, cinq si Ott Tanak ne termine pas sur le podium, lui suffiront pour être assuré du titre.

Une 6ème place le samedi suffirait

Six points c'est l'équivalent d'une 6ème place le samedi soir. Ou d'un scratch dans la Power Stage assorti d'une 7ème place lors du Super dimanche. Cela signifie que même un abandon le vendredi ou le samedi ne l'éliminerait pas de la course au titre, pour autant qu'il soit capable bien sûr de repartir en Rally2.

En gros, seul un désastre, un véritable scénario catastrophe comme celui vécu ce dimanche par Sébastien Ogier avec un abandon lors de la dernière étape sur panne mécanique ou accident pourrait, en cas de victoire ou de gros résultat d'Ott Tanak, faire pencher la balance en sa défaveur. Mais honnêtement, on a du mal à imaginer aujourd'hui que Thierry Neuville et Martijn Wydaeghe ne soient pas sacrés champions du monde le 24 novembre prochain. Ou un ou deux jours plus tôt en cas d'abandon ou de grosse perte de temps pour son équipier estonien.

Si on devait donner un pourcentage, on dirait que le champion 2024 sera belge à 95%. Mais cela signifie aussi qu'il reste 5% de malchance qu'il ne soit pas. En rallye, un accident est vite arrivé. Donc ne vendons pas encore la peau de l'ours. Mais il n'y a clairement pas de grand risque à mettre le champagne au frais...