La nouvelle pondération entrée en vigueur en début de saison en WRC a eu l'effet escompté en dynamisant les étapes du dimanche où les pilotes avaient pris la mauvaise habitude, quand le classement était déjà fait, de se traîner jusqu'à la Power Stage.

Ce n'est désormais plus du tout le cas et on assiste à une sorte de rallysprint sur la dernière étape comme toujours sur la Power Stage pour un total de 12 unités mise en jeu sur la seule étape dominicale pour 18 au total au soir des deux premières étapes.

Effet pervers, il est arrivé que le vainqueur marque moins de points que l'un ou l'autre pilote classé derrière lui. Ce n'est pas normal et le lauréat d'un rallye devrait toujours être celui qui engrange le plus d'unités. Un succès est clairement dévalorisé aujourd'hui, on est d'accord.

Il n'est pas logique non plus qu'un pilote sortant de la route dans la première spéciale et ne participant éventuellement pas à la moitié du rallye puisse inscrire 12 unités alors que le pilote qui mènerait de la première à l'avant-dernière spéciale rentre bredouille en cas d'abandon dans l'ultime tronçon. Ce système sera revu et corrigé en 2025. Quatre propositions sont actuellement à l'étude au sein de la commission rallye.

Le nouveau système en vigueur a permis certes à Ott Tanak, Elfyn Evans et Thierry Neuville de bien limiter les dégâts cette année à deux ou trois reprises. Mais il a aussi permis à Seb Ogier de sauver 13 unités provisionnée le samedi lors du dernier Rallye de l'Acropole ou de garder les 18 unités de la première place gagnées le samedi soir alors qu'au final il s'est fait coiffer par Ott Tanak de deux dixièmes au classement final en Sardaigne.

Pour faire taire certains commentaires allant à l'encontre de notre compatriote ou en faveur de son rival français, nous avons recalculé la situation au championnat si on avait conserver le barème de 2023. Et la différence n'est pas notable du tout.

Aujourd'hui, avec le système en vigueur en 2024, Thierry possède 192 points, soit 34 de plus qu'Ott Tanak (158) et 38 de mieux que Seb Ogier (154).

Avec l'ancienne pondération, Thierry mènerait toujours avec 173 unités contre 143 à Ogier (30 de plus donc) et 133 à Ott Tanak qui se retrouverait donc 3ème à quarante longueurs.

Tant que nous sommes dans les statistiques, on notera encore que le Belge et le Français, les deux rallymen ayant inscrit le plus de points dans l'histoire du WRC (OK car la pondération a changé par rapport au passé), ont tous les deux signé 40 scratches cette saison (mais avec trois participations de moins pour l'octuple champion) contre 22 à Ott Tanak.

Enfin, on signalera que notre compatriote venu s'entraîner ce week-end en vue du Chili au Rallye national espagnol Ciuada di Granada a logiquement remporté les huit spéciales aux commandes de la seule WRC1 au départ. Le pilote Hyundai n'est toutefois pas rentré au parc fermé pour laisser la victoire à la Skoda Rally2 du Finlandais Mikko Heikkila.