Le début de saison d'Elfyn Evans est quasi exemplaire : Après sa troisième place à Monte-Carlo, le Gallois a enchaîné avec deux succès en Suède et au Kenya. Ce qui lui permet de totaliser 88 points après trois manches. Un score jamais atteint à ce niveau depuis que le vainqueur marque 25 unités, soit depuis 2010.

Il est vrai que le système de points a changé cette année. Avec le Super Dimanche et la Power Stage, le maximum de points possible par rallye est de 35 au lieu de 30 par le passé.

A titre comparatif, en 2015 Sébastien Ogier comptait 81 points après les trois premières courses de l'année, soit cinq de plus que le leader Kalle Rovanpera en 2022.

Plus significatif encore de la domination actuelle du pilote Toyota est l'écart avec le deuxième à ce stade de la maison. Et là il s'agit d'un nouveau record avec 36 points d'avance, soit plus que le score d'un week-end parfait. Le précédent record datait de 2016 avec 35 points d'avance pour Sébastien Ogier sur Mads Ostberg après trois épreuves. Une année auparavant, c'était 34 sur son équipier Andreas Mikkelsen.

Moins bon départ pour Neuville depuis 2017

Même si grâce au podium arraché au Safari, Thierry Neuville est remonté au 2e rang du championnat, il accuse donc 36 longueurs de retard. Il faut remonter à 2017 pour trouver trace d'un début de saison aussi difficile pour notre champion du monde. Cette année-là, il comptait 28 points après trois joutes, soit 38 de moins que Seb Ogier. Et au final, le Belge a terminé la saison en 3e position avec 160 points contre 198 au Français.

Comment expliquer cette véritable métamorphose pour un Elfyn Evans jadis si fragile mentalement même s'il possède déjà quatre titres de vice-champion du monde ?

Tout d'abord, il n'a plus vraiment la pression d'être le leader de l'équipe comme en 2024 où, suite aux absences conjointes de Seb Ogier et de Kalle Rovanpera devenus intermittents, il était considéré comme le seul pilote Toyota désigné pour le titre. Cette année, le favori au départ était plutôt le double champion Kalle Rovanpera, de retour pour un programme complet.

L'autre explication est peut-être le changement de manufacturier pneumatique (de Pirelli à Hankook), mais surtout la suppression d'un système hybride auquel Elfyn ne s'est jamais vraiment bien adapté.

Aujourd'hui, on retrouve un Evans au sommet de son art. Ses récents succès et le retard accumulé par Rovanpera font de lui le numéro 1 du team et vont le rendre encore plus fort dans sa tête. S'il ne commet pas de faute et ne revient pas avec un zéro pointé, il sera assurément dur à rattraper...