La dernière ligne droite du championnat du monde des rallyes démarre ce week-end en Grèce. Leader depuis son unique victoire 2024 à ce jour à Monte-Carlo, Thierry Neuville possède plus que 27 points d'avance sur Sébastien Ogier.

Certes le Belge devra encore faire la trace ce vendredi sur la terre de l'Acropole, mais pour la première fois cette saison, Sébastien Ogier s'élancera juste derrière lui. L'avantage du Français sera donc moindre que sur les manches précédentes.

Mais ce n'est pas tout. A l'analyse, le pilote Hyundai possède une plus grande expérience sur les quatre joutes restantes. De quoi compenser sans doute son léger handicap d'adhérence face au pilote Toyota.

Le dernier et unique succès grec de Sébastien Ogier par exemple date de 2011. Il avait encore terminé sur le podium en 2021, mais n'a pas participé aux deux dernières éditions. Au contraire de son grand rival, vainqueur en 2022 et vingtième après être reparti en SuperRally l'an dernier.

L'expérience de Thierry est aussi plus récente au Chili. Après l'une de ses plus sérieuses sorties de route à la réception d'un jump en 2019, il s'est classé 2ème en 2023, la place d'Ogier lors de l'édition 2019, la seule à laquelle il ait pris part à ce jour.

L'avantage sera encore plus clairement dans le camp de notre compatriote lors de l'avant dernière manche du Central Europe dont il a remporté l'unique édition en 2023 alors que le Gapençais découvrira l'épreuve parcourant trois pays.

Enfin, s'ils ont chacun inscrit une fois leur nom au palmarès au Japon, cela remonte déjà à 2010 pour Ogier, 4e en 2022 et 2e en 2023 alors que Neuville lui s'y est imposé il y a deux ans.

Sur les deux dernières saisons, le leader actuel du Mondial est donc monté sur la plus haute marche du podium de trois des quatre dernières épreuves 2024 alors que les derniers succès d'Ogier remontent à 2010 ou 2011. Dans un autre temps. Avec un autre copilote, une autre voiture et sans doute des autres spéciales.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'avantage du terrain n'est donc pas spécialement pour celui que l'on croit.

On ajoutera que même en cas d'abandon sur panne mécanique ou sortie de route, dans 90% des cas le pilote malheureux le premier ou deuxième jour peut repartir et espérer inscrire un maximum de 12 unités le dimanche. Le risque de perdre donc 25 ou 30 points d'un coup est donc très faible. Sauf en cas d'abandon le dimanche où là un pilote revient complètement bredouille. Ce qui n'est d'ailleurs pas logique du tout. Si un pilote domine les trois étapes et sort de la route dans la Power Stage, il fera chou blanc. Tandis que le pilote qui sort dans la première, dispute une spéciale au ralenti le samedi pour se préserver et gagner l'étape du dimanche pourra repartir avec 12 unités. Certains vous diront que c'est le rallye moderne. Que les règles sont identiques pour tout le monde et qu'il faut vivre avec son temps...