WRC: Thierry Neuville peut déjà être sacré le 29 septembre prochain au Chili
Premier rallyman belge à pouvoir être sacré champion du monde, Thierry Neuville qui a décroché le jackpot ce week-end en Grèce n'a jamais été aussi proche de son premier titre mondial.
Mathématiquement, ils sont encore cinq en lice pour la couronne 2024. Mais les chances d'Elfyn Evans (140 points), vraiment décevant cette année, et d'Adrien Fourmaux (130) sont infimes.
Cela se jouera donc entre Thierry (192), son équipier chez Hyundai Ott Tanak (158), et son vieux rival Sébastien Ogier (154).
A trois manches du terme de la saison (Chili, Europe Centrale et Japon), notre compatriote possède 34 points d'avance sur l'Estonien et 38 sur le Français qui « aime bien Ott », son ancien « team-mate » de l'époque Ford.
Avec 90 unités encore à distribuer, cela signifie que Thierry et Martijn pourraient mathématiquement être couronnés dès l'arrivée du Rallye du Chili, le dimanche 29 septembre prochain. Il faudrait pour cela un concours incroyable de circonstances. Que notre représentant s'impose encore, mais aussi que ses deux principaux abandonnent. Pour succéder à Rovanpera dans moins de trois semaines, le Saint-Vithois devrait encore marquer 27 points de plus qu'Ott, 23 de mieux que le Gapençais, neuf de plus qu'Evans et ne pas perdre deux unités sur Adrien Fourmaux.
Le couronnement du Belge en Allemagne le 20 octobre est nettement plus probable. Un tas de scénarios différents sont possibles, mais si un de ses deux derniers rivaux alignent les trois dernières victoires de la saison, Thierry pourrait en gros se contenter de trois troisièmes places. Pas trop dur quand on sait qu'il n'y a généralement que 8 WRC1 de pointe et que quatre terminent quasi systématiquement derrière lui : les deux Ford, la Toyota de Katsuta et la 3e Hyundai. Mieux encore, si Tanak devait perdre ses chances, il devrait lui aussi se mettre au service de son équipier face à la menace Ogier ce qui augmenterait encore les chances de Thierry de devenir le troisième Belge champion du monde FIA en voiture après Jacky Ickx en Endurance (deux fois) et Stoffel Vandoorne en Formula E.
Rovanpera en renfort chez Toyota
Thierry en est bien conscient et va aborder la fin de championnat comme l'Acropole. En en gardant sous la pédale pour assurer un titre qui, en théorie, ne peut plus lui échapper à la régulière. Seuls un accident ou une grosse défaillance mécanique pourrait toute remettre en cause. Le pire scénario serait une sortie de route le dimanche du Rallye du Chili et une victoire le même jour de son équipier Ott Tanak qui pourrait dès lors, en cas de score parfait, revenir à quatre unités du Belge à deux manches du terme. Les compteurs seraient quasi remis à zéro et tout alors resterait à faire.
Après deux gifles en Finlande et ici en Grèce, Toyota va clairement devoir réagir. Rovanpera va se mettre au service de l'équipe qui doit ambitionner trois triplés pour encore espérer empêcher Neuville de tresser les lauriers.
« Je sais qu'après ce week-end mes chances de coiffer une neuvième couronne sont encore infimes, mais je me suis engagé auprès de Toyota pour les trois dernières courses et je vais tout faire pour les aider à finir la saison sur une note positive, » a déclaré Sébastien Ogier.
Ott Tanak continuera, lui, à jouer sa carte personnelle et à viser un 2e sacre tant que ce sera mathématiquement possible. Tandis qu'Esapekka Lappi, de retour au Chili, se mettra au service de Hyundai et de ses deux équipiers.
Question à 5 euros. Que fera Cyril Abiteboul le samedi après au Chili si Ott Tanak se retrouve en tête devant Lappi et Neuville ? Demandera-t-il au Finlandais de laisser passer le Belge ou pas ? Chez Toyota, cela semble désormais plus clair. On va désormais tout miser sur le seul Ogier prêt, on l'a vu ce week-end en Grèce, à tous les coups pour tenter de déstabiliser un Thierry Neuville fort comme un roc.
Jusqu'ici, le Belge n'a commis qu'une seule erreur cette saison: en Sardaigne. Un sans-faute sur les trois dernières épreuves devrait lui suffire à enfin atteindre le sommet et, après cinq titres de vice-champion, enfin décrocher la timbale. Ce qui, au vu de l'ensemble de sa carrière et de cette très belle saison 2024, serait cent fois mérité. On croise les doigts et on retient son souffle.