WRC 2025 : Qui va faire quoi ?

Alors que la saison va s'achever dans trois semaines au Japon, seuls quatre de la dizaine de pilotes WRC semblent savoir ce qu'ils feront la saison prochaine.
Trio Neuville-Tanak-Fourmaux chez Hyundai
La marque qui semble la plus avancée sur son « line-up » 2025 est clairement Hyundai. Les deux derniers candidats au titre, Thierry Neuville et Ott Tanak, sont certains de poursuivre leur aventure avec la marque coréenne. Cyril Abiteboul aurait décidé de ne plus alterner entre trois pilotes pour sa 3e voiture comme cette année avec Esapekka Lappi, Andreas Mikkelsen et Dani Sordo. L'inconvénient (le manque de roulage et donc de rythme) serait plus important au final que l'avantage de la position sur la route. Il a donc été décidé d'engager un troisième fixe et l'heureux élu serait Adrien Fourmaux, auteur d'une très bonne saison 2024 chez Ford. Le Français a confirmé au Centrale Europe qu'il aurait un programme complet l'année prochaine, sans dire où. Hyundai attend sans doute l'arrivée du Rallye du Japon où elle pourrait encore avoir besoin d'Andreas Mikkelsen (globalement décevant cette année il faut bien l'avouer) avant de le remercier. Lappi a déjà été averti et annoncé sa fin de carrière au Chili, tandis que Dani Sordo est pressenti pour devenir directeur sportif de la marque en rallye, Cyril Abiteboul se concentrant à l'avenir sur le retour en piste de Hyundai (sous le nom Genesis) en Hypercar et en GT3.
Qui pour épauler Rovanpera chez Toyota ?
Du côté de chez Toy, le directeur sportif Jari-Matti Latvala tire les leçons de 2024. On ne peut pas viser le titre avec un seul pilote de pointe à plein temps et certainement pas Elfyn Evans qui n'a pas remporté un rallye cette année.
Par chance, après une année à temps partiel, son double champion Kalle Rovanpera sera de retour en 2025 pour une saison complète. Avec qui à ses côtés ? Takamoto Katsuta très certainement. Car il est Japonais et ne cesse de s'améliorer. On sent sa première victoire en WRC assez proche. Pour les 3e voire 4e volants, il y a visiblement quatre candidats : Elfyn Evans, Sami Pajari, Sébastien Ogier et Oliver Solberg avec le soutien de Monster. Un choix cornélien.
Après quatre fautes en trois rallyes, Ogier (38 ans) ne repartira à coup sûr pas pour une saison complète. On pourrait le revoir chez lui au Monte-Carlo et à l'une ou l'autre occasion ponctuelle (Centrale Europe?) mais pas plus.
Le jeune Pajari a montré de belles choses même si sa troisième apparition en WRC1 s'est achevée sur le toit. En plus d'être Finlandais, il est jeune et pourrait être sacré au Japon champion sur sa Yaris WRC2. On mettrait bien une petite pièce sur lui. Evans semble plus être une solution fiable à cour terme. Mais le Gallois semble avoir démontré ses limites et il n'est pas certain qu'il puisse rester.
Gryazin, Sesks, Rossel et Munster candidats pour un Ford Junior Team
La situation chez Ford est encore plus incertaine et dépend en partie du soutien de la marque à l'ovale et du promoteur (avec Red Bull). Comme chaque année à pareille époque on navigue dans le flou le plus artistique et il y a peu de chance pour que l'on soit fixé avant la publication de la liste des engagés du Monte-Carlo, soit peu avant Noël.
L'idée de M-Sport serait de poursuivre son implication en WRC1 avec un Junior Team. Sauf dans le cas où l'équipe récupèrerait Elfyn Evans si ce dernier n'est pas reconduit chez Toyota.
Soutenu par la FFSA et même éventuellement le groupe Stellantis (qui voudrait le récupérer en 2027) Yohan Rossel serait le candidat pour remplacer son compatriote Adrien Fourmaux. Notre photographe George Simons lui a posé la question en Autriche : « Piloteras-tu une Puma WRC1 l'année prochaine ? » Sa réponse a été : « Je ne sais pas... »
Deux autres pilotes sont sur les listes : Martins Sesks après ses débuts tonitruants en WRC1, chez lui en Estonie puis en Finlande. Mais l'Estonien peut-il aller vite sur des terrains qu'il connaît moins et surtout que peut-il amener dans la corbeille ? Le budget serait à priori moins un problème pour le Russe Nikolay Gryazin qui aurait fini son écolage en WRC2. Enfin, notre compatriote Grégoire Munster reste clairement une option, d'autant que son mentor Jourdan Serderidis a confirmé qu'il ne le laisserait pas tomber. Le soutien du Grec au Greg n'est toutefois pas suffisant pour pouvoir aujourd'hui garantir son baquet en 2025. Les volants des Puma risquent de se vendre au plus offrant. Mais garder un des deux titulaires de 2024 aurait du sens. Une bonne dernière prestation au Japon pourrait convaincre Ford, Red Bull et M-Sport de continuer à investir sur notre compatriote qui n'a pas démérité compte tenu de sa faible expérience des terrains par rapport à ses concurrents. Et surtout si l'on compare sa première saison complète en WRC1 à celle d'Adrien Fourmaux.
On croise bien sûr les doigts pour lui même si on se doute qu'il n'a plus toutes les cartes en mains. L'important pour l'avenir de Munster Jr sera, quoi qu'il arrive, de trouver une solution pour être au départ du prochain Monte-Carlo et continuer à apprendre et découvrir certains rallyes dans l'optique de la nouvelle règlementation 2027.