WRC CER : Thierry Neuville prend la tête à la mi-journée
Des routes étroites encore humides par endroits, beaucoup de changements d'adhérence, un peu de brouillard et des trajectoires polluées par endroits au fil des passages quand les concurrents coupent les cordes, on se serait parfois cru au Condroz lors des trois spéciales de cette matinée en Tchéquie. Pas étonnant que Thierry Neuville s'y soit senti un peu comme chez lui. Malgré une aile avant droite portant toujours les stigmates d'un contact hier avec un ballot de paille et une petite incursion dans un talus, le Belge a fait la bonne opération de la matinée. Sans prendre tous les risques ni signer le moindre meilleur temps, le pilote Hyundai a pris la tête du rallye.
A l'issue de la 5e spéciale, notre compatriote mène avec 2.7 d'avance sur la Toyota de Sébastien Ogier, 3.8 devant Ott Tanak et 6.3 devant Elfyn Evans. Les trois chasseurs du leader du Mondial ont chacun signé un meilleur temps, mais aucun n'a réussi à prendre le meilleur sur un Neuville en confiance, ne donnant pas l'impression de trembler malgré l'enjeu.
« Ouvrir la route dans ces conditions peut parfois donner un petit avantage car la route est propre, mais d'un autre côté il est plus difficile de juger le grip, vous ne voyez pas les traces de vos rivaux, » analysait Thierry au point stop de l'ES5 où il signait le deuxième meilleur temps à 3 dixièmes de son équipier Ott Tanak.
Cela allait moins bien pour son autre « team-mate », son ami monégasque Andreas Mikkelsen, à nouveau distancé et finissant par sortir de la route, le Norvégien dont a i20 bloquait la route provoquant la neutralisation de la spéciale au drapeau rouge.
Compliqué pour Munster
Pas idéal pour Hyundai dans le cadre du championnat constructeurs...
Leader jusqu'à la quatrième spéciale, Sébastien Ogier se grattait la tête : « On savait que cela allait être plus compliqué dans l'ES5 où il y avait moins d'anti-coupes dans les cordes. On sera plus sur un pied d'égalité à ce niveau lors de la boucle de l'après-midi. »
A la mi-journée, les quatre prétendants au titre étaient groupés en un peu plus de six secondes. Tout restait donc à faire, mais Thierry Neuville est forcément dans la meilleure position pour décrocher dimanche son premier titre mondial.
Derrière, après un bon début de journée, Takamoto Katsuta, 5e, se faisait décrocher après deux petites fautes. Le Japonais pointait à 19.1.
Tous en panne de système hybride (une raison de plus pour abandonner ce système coûteux et peu fiable en 2025), Sami Pajari (Toyota), Adrien Fourmaux (Ford) et Grégoire Munster (idem) sont déjà à plus de quarante secondes. Pas en confiance avec une Puma refusant de tourner, le licencié luxembourgeois éprouve de réelles difficultés à trouver le bon rythme sur ce début de rallye.
Lyssia Baudet à la lutte pour le volant féminin
En WRC2, Oliver Solberg s'est fait doubler par la Citroën C3 DG Sport de Nikolay Gryazin à l'issue de l'ES4, tandis que notre champion de Belgique Maxime Potty pointe toujours au 10e rang de la catégorie à 51 secondes du Russe.
En WRC3, la jeune Liégeoise Lyssia Baudet (Ford Fiesta RC3 M-Sport) a déjà concédé 1'49 à la Clio du Français Matteo Chatillon en quatre spéciales, mais elle ne compte qu'une seconde et demi de retard sur l'Allemande Claire Schönborn, sa principale concurrente pour le gain d'une saison en JWRC l'an prochain. Découvrant l'asphalte, la troisième candidate au volant féminin, Suvi Jyrkiainen est déjà 1'24 derrière.
Photo: Georges Simons.