WRC CER : Une double faute de Neuville repousse sans doute les espoirs de titre au Japon
Leader sous pression ce samedi matin, Thierry Neuville a continué à pousser face aux assauts répétés de Seb Ogier, Ott Tanak et même Elfyn Evans. Quoi qu'il en dise, ce premier titre, le Saint-Vithois rêvait de le décrocher avec panache, avec un 22e succès devant des supporters belges venus nombreux dans l'espoir d'une grande fête ce dimanche.
Dans des conditions difficiles, sur des spéciales nettement plus boueuses ou mouillées par endroits que la veille, la prise de risques était importante pour les ténors du WRC1. Plusieurs pilotes sont ainsi allés à la faute. Et, malheureusement pour nous, Thierry en a fait partie.
Dans l'ES11, alors que Seb Ogier était revenu à 2.2, cela a débuté par un simple tête-à-queue lui coûtant cinq à six secondes. Rien de bien grave même si à ce moment son leadership s'était déjà envolé. Mais, sans doute un peu déconcentré ou énervé par cette première petite erreur, le leader du Mondial en a commise une seconde, plus importante, un kilomètre plus loin.
« Je suis arrivé trop vite pour un virage à gauche, » expliqua-il. « Ma note était trop optimiste. On a commis une erreur en reconnaissances. A la limite ce serait passé sur le sec, mais il faisait gras et pour éviter de basculer en tonneau dans le petit fossé j'ai préféré tiré tout droit dans un champ. Mais en essayant de revenir sur la route, je suis resté coincé dans un petit fossé. Il a fallu une vingtaine de secondes pour me tirer de ce mauvais pas. »
« Frustrant mais rien n'est perdu pour le titre »
Perte totale : 35 secondes sur le nouveau leader Seb Ogier. De quoi renvoyer Thierry Neuville au 4e rang derrière le leader français, Ott Tanak (2e à 5.2) et la seconde Toyota d'Elfyn Evans sur le podium provisoire à 14 secondes.
« Je suis bien sûr déçu car j'aurais bien aimé gagné ce rallye sur asphalte devant pas mal de supporters, mais c'est le rallye. C'est frustrant certes, mais ce n'est heureusement pas la fin du tout de la course au titre. Le but initial était de finir sans encombre et de prendre des gros points. Quatrième aujourd'hui, cela nous fait déjà dix unités. On va encore essayer d'en prendre pas mal ce dimanche en gardant dans la tête qu'on ne peut pas risquer de tout perdre. Le dimanche est le pire jour pour abandonner. »
Thierry le sait, sauf si Ott Tanak part à la faute, ses chances désormais d'être sacré ce dimanche en début d'après-midi sont devenues faibles. Il devrait pour cela reprendre six unités dimanche sur l'Estonien tout en espérant que Seb Ogier ne lui en prenne pas plus de deux. Cela paraît compliqué pour un Belge qui ne vas pas dégoupiller et prendre le risque de tout perdre pour être titré absolument ce dimanche. Ce serait stupide. Mieux vaut jouer la carte de la patience. Car, sauf en cas d'abandon demain ce qui serait catastrophique, Thierry abordera la manche japonaise en grand favori et n'aura pour ainsi dire qu'à terminer dans le Top 5 pour être couronné. Il n'y a donc aucun lieu de paniquer.
Toyota reprend encore 6 points à Hyundai
Ses rivaux, eux, vont bien entendu continuer à attaquer pour se rapprocher le plus possible du Belge. Seb Ogier lui a potentiellement déjà repris 8 unités ce samedi soir. S'il gagne le Super Sunday et la Power Stage, il pourrait lui en reprendre encore au moins deux de plus. Et il lui en faut trois supplémentaire pour rester mathématiquement en lice pour un 9e titre.
Ott Tanak, lui, n'a au final repris que cinq unités à son équipier s'il termine le rallye. S'il en ajoutait deux ce dimanche, cela lui permettrait de revenir à 22 points au championnat avant la manche finale. Ce qui est encore énorme. On le répète, sauf catastrophe et abandon (un zéro pointé), Thierry sera sacré au pays du saké.
Cela s'annonce nettement plus serré au niveau du championnat des constructeurs puisque suite au résultat de ce samedi, Toyota est revenu potentiellement à onze unités de Hyundai. Un écart qui pourrait encore se réduire ce dimanche en cas de succès d'une Yaris.
En ce qui concerne les autres Belges, on notera que Grégoire Munster a profité de l'abandon de son équipier Adrien Fourmaux (un souci de différentiel à entraîné une sortie de route) pour remonter au 7e rang avec deux bons 6e chronos à la clé. « Il y a eu du bon et du moins bon aujourd'hui, » résumait le pilote Ford.
Sortie pour Lyssia Baudet
En WRC2, Nikolay Gryazin (Citroën C3 DG Sport) a réussi à maintenir Oliver Solberg (Skoda) à distance. Le Suédois pointe désormais à 31 secondes du Russe.
Auteur d'un sixième temps en WRC2, notre champion de Belgique Maxime Potty poursuit son apprentissage en occupant le 17e rang absolu, le 10e de la catégorie des Rally2 à 3.3 de Armin Kremer, plus de cinq minutes devant le Greg le plus rapide de Belgique Jourdan Serderidis qui lorgne vers le rallye raid et le Dakar pour le futur mais a avoué « qu'il sera difficile de ne pas rouler au Kenya l'an prochain... »
Enfin, après un bon début de course, Lyssia Baudet a malheureusement été contrainte à l'abandon suite à une sortie de route avec roue arrachée dans l'ES10. Heureusement pour elle, ses deux rivales ont elles aussi dû renoncer. La Liégeoise n'a pas encore perdu toutes ses chances de remporter le volant féminin Ford M-Sport. Les chronos des trois candidates lors des quatre ultimes spéciales de ce dimanche en Allemagne ne seront pas déterminantes que pour la victoire et le titre mondial...