Comme on pouvait s'y attendre, la première étape du Rallye du Chili a été fertile en rebondissements.

Premier leader, Sébastien Ogier parti le couteau entre les dents et boycottant les interviews en fin de spéciales façon Max Verstappen était aussi la première grande victime de cette antépénultième manche du Mondial.

Le Français sortait un peu large d'un droite rapide, tapait fort un talus et crevait instantanément. Le temps de changer la roue et une centaine de secondes s'était envolée. Et sans doute aussi ses derniers espoirs de titre.

Relégué au 9e rang à 1.24.9 à l'issue de la première étape malgré deux autres meilleurs temps durant l'après-midi, le Français devra s'élancer deuxième sur la route ce samedi derrière la Ford de Martins Sesks, contraint à l'abandon après une double crevaison dans l'ES3 (et le Letton n'emportait qu'une seule roue de secours). Il ne lui restait déjà plus qu'à espérer un bon dimanche...

Une minute de pénalité et un scratch pour Fourmaux

Son compatriote Adrien Fourmaux se montrait tout aussi malchanceux en pointant six minutes en retard au départ de l'ES5 : « J'ai dû procéder à une réparation au niveau du radiateur sur le routier durant laquelle j'ai endommagé une Durit, » regrettait le pilote Ford écopant d'une minute de pénalité sans laquelle l'auteur du scratch dans la dernière spéciale du jour pointerait ce matin au 3e rang absolu à une seconde à peine du leader Ott Tanak.

A défaut de signer le moindre meilleur temps, l'Estonien a été le plus régulier durant cette première étape achevée avec quatre dixièmes d'avance sur la Toyota d'Elfyn Evans.

En tête après l'ES2, le Gallois s'est dit moins à l'aise lors des seconds passages. Mais il fera tout pour remporter ce week-end son premier rallye de la saison et permettre à son équipe de marquer un maximum de points.

Visiblement là pour aider Evans et Ogier, mais aussi marquer des gros points pour Toyota, Kalle Rovanpera n'a pas connu sa meilleure journée. Troisième à 7.1, le Finlandais qui a perdu une quinzaine de secondes en tirant tout droit dans une barrière aura pour mission aujourd'hui d'empêcher une nouvelle victoire de Hyundai.

Munster 20 secondes devant Neuville

Seulement 2.2 derrière lui, son compatriote Sami Pajari a démontré que Jari-Matti Latvala pouvait compter sur lui et qu'il ferait sans doute un bon titulaire l'an prochain. Evans et Katsuta peuvent se faire du souci.

Cinquième à 1.4 seulement de Pajari et 3.6 du podium provisoire, Grégoire Munster a certainement vécu sa meilleure journée en WRC avec un 3e temps dans l'ES3 et des chronos régulièrement avec les meilleurs.

Pour le premier rallye qu'il répète au volant d'une WRC1, notre représentant a agréablement surpris. Il faudra maintenant confirmer tout au long du week-end et concrétiser par un Top 5, sans surtout commettre de nouveau une erreur.

Ne pas faire de faute sera aussi l'objectif de Thierry Neuville. Sixième, le Belge perdrait dix unités sur son équipier Tanak si les positions restaient identiques jusqu'à samedi soir. Mais gageons que ce ne sera pas le cas. Bénéficiant d'une meilleure position au départ de la seconde étape, la cinquième derrière un Lappi resté sagement derrière lui, il va pouvoir entamer sa remontée. Tout en gardant un oeil bien sûr sur Ogier, désormais 54 secondes derrière lui.

« Il y a eu beaucoup de balayage aujourd'hui ce qui ne m'a pas aidé, » résumait Thierry à l'issue d'une première journée exempte de soucis techniques. « A certains moments, je n'avais vraiment aucune adhérence. C'est un rallye très difficile et il va encore se passer pas mal de choses. Je vais tenter de garder un bon rythme. Me concentrer sur moi, sans trop regarder les chronos des autres. En essayant surtout d'éviter les crevaisons. »