WRC Japon : Thierry Neuville prêt à plus d'un titre
Dernière manche du championnat du monde, le Rallye du Japon prendra son envol ce jeudi à 11h05 chez nous. Avec comme enjeux, les deux titres de champion du monde, celui des pilotes à priori acquis à Thierry Neuville comptant 25 unités d'avance sur son équipier Ott Tanak (pour un maximum de 30 encore à attribuer) et celui des constructeurs se jouant entre Hyundai et Toyota.
En théorie, notre compatriote roule sur du velours sur l'épreuve sur asphalte la plus tortueuse de la saison. Si l'Estonien réussit l'exploit de tout gagner et scorer le maximum de points (ce que seul Thierry Neuville a réalisé une fois cette année lors de la manche d'ouverture du Monte-Carlo), le Saint-Vithois de Monaco peut se contenter des six points d'une sixième place pour devenir le premier champion du monde des rallyes belge. Cela signifie en gros qu'il doit battre son équipier Andreas Mikkelsen à qui il a collé une minute en Espagne il y a dix jours et Grégoire Munster.
Sans doute un peu stressé quand même, il pourrait se contenter de jouer les épiciers et de rouler le coude à la portière. Mais ce n'est pas le genre du bonhomme, orgueilleux et doté d'un sacré sens du panache. Et surtout cela risquerait fort de coûter le titre des constructeurs à son employeur. Or le trophée des marques est celui comptant le plus pour les Coréens le payant très cher. Il s'agit donc de ne pas craquer sous la pression de Toyota qui aura l'avantage d'évoluer sur son terrain et a signé le triplé l'an dernier. Hyundai doit gérer ses quinze points d'avance. Et compte donc sur son futur champion belge pour aller chercher quelques grosses unités quand même en devançant Sébastien Ogier, Elfyn Evans ou Takamoto Katsuta visant son premier succès.
« J'ai bien géré la situation durant toute l'année et je ne vois pas pourquoi cela changerait, » a indiqué le leader du Mondial avant le départ. « On a bien préparé cette épreuve, fait de bonnes reconnaissances et on se sent prêts à profiter des faits de course. On ne va pas prendre tous les risques. Hyundai me soutient à fond et l'on veut ramener les deux couronnes. »
Mais sur un rallye comme le Japon, rien n'est jamais acquis. « C'est une épreuve très compliquée, fort glissante même quand il ne pleut pas, avec beaucoup de virages, de feuilles sur la route. A priori il devrait faire sec, mais froid avec des possibilités de givre en altitude la nuit. Il sera facile d'y commettre une erreur, » poursuit Thierry. « Je me suis imposé ici il y a deux ans avant de me faire piéger l'an dernier quand une compression abordée un peu trop rapidement m'a envoyé directement contre un arbre. Je ne vais donc pas vendre la peau de l'ours. Tout reste toujours possible en rallye tant que la ligne d'arrivée n'a pas été franchie. Je sens le stress monter petit à petit. Mais c'est un stress positif. Cela fait dix ans que l'on travaille pour atteindre cet objectif. On sait à quoi s'attendre. On n'a pas la pression de devoir remporter le rallye à tout prix. »
Six points rappelons-le, c'est ce que doit marquer Thierry Neuville pour être dans tous les cas couronné dimanche matin. Mais les lauriers pourraient tomber plus tôt en cas de souci pour Ott Tanak. Même dès ce jeudi matin lors de la première spéciale.
Les fans belges seront aux aguets. Eux aussi cela fait dix ans et même plus si l'on repense aux promesses non tenues par François Duval qu'ils attendent ce premier titre mondial en WRC.