Deuxième manche du Championnat du Monde, le Rallye de Suède est une des épreuves les plus appréciées par les fans et les pilotes. Une course unique où la position sur la route peut-être déterminante en fonction des conditions météorologiques. Un sprint où il faut enfoncer au maximum les clous dans la neige et la glace.

« La difficulté cette année est qu'on découvre les nouveaux pneus Hankook sur cette surface, » indique Ott Tanak déjà deux fois vainqueur ici. « Mais au moins, contrairement au Monte-Carlo, il n'y a pas de choix à faire. On sera tous équipés de la même manière. A nous de nous adapter au mieux. »

Pour cela, les équipages de pointe ont multiplié les tests depuis l'arrivée d'un Monte-Carlo dont le grand vainqueur et donc leader du championnat est absent.

Sans Sébastien Ogier, c'est à son équipier Kalle Rovanpera que revient le rôle de grand favori. Passé à côté à Monaco, sur un rallye qu'il déteste, le double champion du monde finlandais retrouve son terrain de prédilection et aura certainement à coeur de faire oublier une entrée en matière décevante.

Des évolutions pour Hyundai

Ce sera pareil pour les deux autres principaux candidats au titre s'élançant juste avant ou après lui. On a déjà évoqué le nom d'Ott Tanak bien décidé à se refaire en Suède où trois spéciales sont totalement nouvelles, mais aussi, bien sûr de son équipier Thierry Neuville.

Cette année, le pilote Hyundai n'aura plus à simuler une panne pour laisser Elfyn Evans faire la trace le premier jour...

Après un Monte-Carl' cauchemardesque, notre champion veut profiter de ce week-end pour se replacer dans la course pour conserver son numéro 1. « J'aime bien ce rallye déjà remporté en 2018, » confie Thierry. « Notre cinquième position sur la route au départ est bonne. Nous voulons en profiter pour monter sur le podium et surtout marquer un maximum de points pour les championnats. Cela signifie réaliser une bonne étape de dimanche aussi. »

Premier objectif : devancer les deux leaders virtuels du classement, Elfyn Evans qui aura l'handicap d'ouvrir la route ce vendredi et prie donc pour qu'il ne neige pas la nuit prochaine ou demain, mais aussi son équipier Adrien Fourmaux. Brillant chez lui en janvier, le Français avait décroché ici l'an dernier le premier podium de sa carrière avec sa Puma.

Battu par Toyota en Principauté, Hyundai compte sur une i20 WRC1 plus légère, mais aussi des évolutions au niveau des suspensions et de la transmission pour renverser la vapeur et s'imposer dans le grand nord.

L'adéquation entre les évos et les nouvelles gommes s'annonce déterminante. Les tests effectués sur la neige les dernières semaines vont-ils porter leurs fruits ?

Quatre Puma avec le retour de Sesks

Le constructeur coréen reste sur une victoire ici en 2024 avec Esapekka Lappi, grand absent de cette édition. Cela signifie que le team de Cyril Abiteboul aurait à priori renoncé à aligner une quatrième auto. Du moins sur ce début de saison. Un point faible face aux Japonais qui engageront quatre à cinq Yaris sur toutes les manches...

Derrière les Toyota, avec Sami Pajari et Tamakoto Katsuta qui doivent également se racheter après leurs sorties monégasques, Ford ou plutôt M-Sport aligne ici quatre Puma WRC1. Mais aucune d'entre-elles ne peut réalistiquement viser un podium.

Pour Grégoire Munster, il s'agira avant tout d'inscrire ses premiers points après un Monte-Carlo marqué par un scratch et un crash. Mais surtout de devancer son nouvel équipier letton Martins Sesks, révélation de 2024. Sous les yeux de son mentor Jourdan Serderidis qui se fera plaisir sur la 4e auto, le licencié luxembourgeois bénéficiera d'une position de départ idéale pour tenter de s'illustrer à nouveau par des Top 5.

Une saison en jeu pour Lyssia

En WRC2, le « drifter » le plus célèbre de Monaco Oliver Solberg (Yaris) aura fort à faire face aux autres Toyota de Linnamae, Korhonen ou Kauppinen, mais aussi les Skoda de Tidemand, Heikkila ou Joona.

On s'intéressera enfin à la course dans la course au sein des douze Fiesta du Junior WRC. Avec les débuts du jeune Limbourgeois de 18 ans et très ambitieux Thomas Martens visant d'emblée un Top 5 et la lutte interne entre les deux demoiselles, l'Allemande Claire Schönborn et notre compatriote de Frasnes-Les-Gosselies Lyssia Baudet qui s'est bien préparée lors d'un stage de glisse sur la neige. La meilleure des deux gagnera son ticket gratuit pour les quatre manches restantes du championnat Junior. Ce qui n'empêcherait pas la perdante de pouvoir poursuivre l'aventure à ses propres frais...

Voilà les principaux enjeux de ce Rallye de Suède dont le départ sera donné ce jeudi soir à partir de 19h03 avec le premier passage dans le sprint d'Uméa.