Le Rallye de Suède 2025 aura été palpitant du début à la fin. Surpris à froid ce dimanche matin par son équipier Takamoto Katsuta jouant crânement ses chances de décrocher son premier succès en Mondial, Elfyn Evans doublé par son équipier japonais à deux spéciales de l'arrivée, a parfaitement réagi en signant un gros meilleur temps lors du second passage pour reprendre définitivement la tête et s'imposer avec un peu moins de quatre secondes d'avance.

Un dixième succès bien mérité pour le Gallois, l'homme en forme de ce début de saison. Deuxième à Monte-Carlo derrière Seb Ogier, le fils de Gwyndaf semble soulagé de ne plus être considéré comme le leader du team Toyota. Et s'est visiblement adapté plus vite aux nouvelle gommes Hankook que le revenant double champion du monde, décevant cinquième ce week-end.

Premier sur la route vendredi, il a profité de l'absence de précipitations pour prendre la tête et finir premier de glace. Il a ensuite su gérer son effort, sans commettre de faute pour s'imposer pour la deuxième fois en Suède après 2020.

Déjà 30 points d'avance pour Evans

« Quelle chouette week-end, » s'exclamait le premier pilote à empocher le maximum de 35 points d'un coup avec les dix points bonus du Super Dimanche et de la « Power Stage ». « Je me suis un peu compliqué la vie avec ma petite erreur samedi soir et mon faux rythme ce matin. Mais j'ai réagi comme il le fallait. La saison est bien sûr encore très longue, mais je ne pouvais pas rêver d'un meilleur départ. »

Auteur certainement de son plus beau podium, Takamoto Katsuta nourrissait des sentiments mitigés. Heureux d'avoir assuré le doublé pour Toyota, mais déçu de passer aussi près de sa première victoire mondiale, la première d'un Japonais depuis Kenjiro Shinozuka en Côte d'Ivoire en 1993. Partie remise pour un « Taka » de plus en plus fort.

« Je suis bien sûr un peu déçu comme vous pouvez l'imaginer, » avouait le sympathique pilote nippon. « Mais cette fois, je voulais surtout être à l'arrivée. L'enjeu était trop important pour Toyota et je n'ai pas pris tous les risques. Je n'ai pas attaqué à 100% car je voulais surtout éviter une faute. Ce sera pour une prochaine fois... »

Des hauts et des bas pour Neuville

Même s'il en aurait certainement voulu un tout petit peu plus, mission accomplie pour Thierry Neuville avec son premier podium (3e à 11.9) de la saison et les points de la 4e place du dimanche plus trois dans la Power soit un total de 20 unités. Cela lui permet de remonter à la 4e place du championnat. Mais attention, notre champion du monde a encore perdu quinze unités sur Evans ce week-end, l'écart avec le leader du championnat étant désormais de 32 points, soit quasi une victoire. C'est beaucoup après seulement deux manches. Idem pour Hyundai désormais 48 unités derrière Toyota chez les constructeurs. La combinaison des nouveaux pneus, des évolutions et de la limitation des essais fait que les Coréens n'ont pas encore pu démontrer tout leur potentiel. Leur i20 WRC1 a une fâcheuse tendance au sous-virage. Ce qui a d'ailleurs entraîné samedi la sortie de route d'Adrien Fourmaux, le grand perdant de ce week-end suédois. Ils ont maintenant un mois pour travailler avant le Kenya.

«Il y a eu des hauts et des bas, mais au final on prend 20 points et on monte sur le podium, » concluait le Saint-Vithois. « On va devoir bosser maintenant un max pour comprendre les nouveaux pneus sur terre. » 

Comme à Monte-Carlo, mais dans l'ordre inverse, Ott Tanak (4e) et Kalle Rovanpera (5e) échouent au pied du podium après avoir soufflé le chaud et le froid tout au long du week-end. C'est moins bien que ce qu'ils espéraient, mais des bons points tout de même pour le championnat dont le Finlandais occupe déjà la 3e place, la deuxième virtuelle si l'on ne tient pas compte d'Ogier.

Premiers points pour Munster

Sixième et premier pilote M-Sport, Martins Sesks est le meilleur du reste et confirme son statut de très bon représentant de la nouvelle génération. Il a fait globalement mieux sur ce rallye que Sami Pajari. Et a déjà annoncé une septième manche à son programme partiel avec l'Arabie Saoudite.

Joshua McErlean a montré de très belles choses avant de se faire piéger et de perdre plus de trois quarts d'heure planté au-dessus d'un mur de neige dans l'antépénultième spéciale.

Quant à Grégoire Munster, il a payé cher sa première boucle ratée de vendredi où il a peiné avec beaucoup de sous-virage. Dixième et dernier des WRC1, il a dû partir devant le reste du week-end ce qui ne constituait plus du tout un avantage avec la neige tombée dans la nuit de vendredi à samedi. Le Belge termine huitième et inscrit néanmoins ses premiers points 2025. On espère le voir plus à son avantage en Afrique dans un bon mois où il devrait avoir une belle carte à jouer.

« J'ai payé cher mon mauvais départ, » expliquait-il après une petite erreur dans l'ultime Power Stage, sa seule du rallye. « J'ai appris la leçon. Le reste a été bon compte tenu de ma position sur la route. »

Mais attention, il va falloir se cracher dans les mains pour rester régulièrement devant ses équipiers, sa première mission cette saison.

En WRC2, troisième succès consécutif à domicile pour Oliver Solberg, le premier sur sa nouvelle Toyota Yaris Rally2.