Hyundai va remettre des boutons dans ses habitacles à la demande des clients : "Les gens sont agacés et furieux"
Depuis quelques années, les écrans ont envahi nos véhicules. Depuis que Tesla a tenté de faire croire à tous que scroller sur un écran géant en conduisant était l'avenir, et que les constructeurs ont suivi aveuglément. En réalité, tous y trouvent bien leur compte : il est en effet nettement moins cher et plus facile d'industrialiser un software piloté par un écran pour toutes les fonctions de la voiture que d'avoir une multitude de touches. Et puisque le client trouve que l'aspect épure "fait moderne", pourquoi ne pas leur donner ce qu'ils veulent? A tel point que ces écrans prennent parfois des proportions ridicules.
Cauchemar ergonomique
Mais aujourd'hui, les conducteurs se rendent compte des failles et limites de ce tout à l'écran. A commencer par l'ergonomie des systèmes et la précision des touches tactiles en roulant, qui oblige le plus souvent à quitter la route des yeux. Avec donc un impact certain sur la sécurité routière. En la matière, Hyundai n'a jamais été le plus vicieux du lot. Les intérieurs de ses voitures ont toujours conservé un certain nombres de boutons physiques, même sur les modèles électriques, pourtant les plus touchés par cette crise de numérisation aigue. L'essai du dernier Inster en est la preuve. Même les Ioniq 5 et Ioniq 6 ont toujours eu le chic de conserver au moins un panneau de commande bien réel pour la climatisation. On est donc loin du cauchemar ergonomique d'une Volvo EX30 ou d'une Tesla Model Y.
Des clients "stressés, agacés et furieux"
Pourtant, cela semble déjà trop pour les acheteurs de Hyundai. Dans une interview accordée au média Korea JoonAng Daily, Ha Hak-soo, le directeur du centre de style nord-américain de la marque (HDNA) s'est dit dans un premier temps époustouflé par l'effet produit par les écrans des Tesla, ce qui a poussé la marque à suivre la tendance. Mais désormais, c'est l'effet inverse qui se produit. "Lorsque nous avons testé notre groupe de discussion, nous nous sommes rendu compte que les gens sont stressés, agacés et furieux lorsqu'ils veulent contrôler quelque chose en cas de besoin, mais qu'ils ne peuvent pas le faire". Un changement d'attitude à cet égard pourrait toutefois se produire avec la progression des systèmes de conduite autonome, prédit toutefois Mr Ha Hak-soo. Mais dans l'immédiat, c'est bien un retour aux boutons physiques qui se profile.
Pas un cas isolé
Ce retour vers plus de logique dans nos habitacle n'est pas un fait isolé à Hyundai. Volkswagen avait déjà annoncé un tel revirement l'année dernière après des études similaires menées en interne. Une nouvelle preuve qu'avant de vouloir un ordinateur sur roue, les conducteurs veulent surtout une voiture facile à conduire et "réaliste" au quotidien.