EDITO - Tesla : le scandale de trop ?

il y a 11 mois Stéphane Lémeret

Certains vont penser que nous nous acharnons sur le jeune constructeur américain. Mais s’il est vrai que nous ne l’épargnons pas, nous serions pourtant ravis que cette marque pas comme les autres arrête de faire parler d'elle.

Car l’enquête de l’agence Reuters, sur laquelle nous revenons en pages 8 et 9, est particulièrement inquiétante. Elle semble en effet prouver que Tesla était au courant que de graves problèmes de suspensions affectaient ses voitures depuis une dizaine d’années, et qu’au lieu d’effectuer un rappel massif pour épargner la vie de ses clients et des autres usagers de la route, la firme californienne a essayé de cacher ces défauts, allant même jusqu’à faire payer les réparations aux malheureux acheteurs. Une affaire potentiellement encore plus grave que le « dieselgate », et qui pourrait coûter une fortune à Elon Musk, voire même précipiter la faillite de Tesla. Car, si le groupe Volkswagen a une véritable valeur dans le « monde réel », lui permettant de survivre même après un tel scandale, qu’en est-il de son jeune concurrent ? Certes, ses modèles 3 et Y se vendent actuellement comme des petites Dacia, mais l’édifice Tesla est encore extrêmement fragile et sa valeur en bourse, basée sur beaucoup de vent, peut s’effondrer du jour au lendemain. Déjà que pour faire tourner ses usines, l’entreprise s’est tiré une balle dans le pied en baissant brutalement le prix de ses voitures (ce qui a fâché à mort les sociétés de location, qui ont vu leurs valeurs résiduelles dégringoler d’un coup), cette menace très sérieuse remet en cause l’existence même de Tesla à moyen terme.

Bon, j’avoue, comme tout véritable connaisseur de l’automobile, je ne verserais pas la moindre larme si Tesla venait à disparaître. Après tout, c’est à cause d’elle si l’Europe a cru que le 100% électrique en 2035 était possible. Si Tesla n’avait pas fait croire en cette chimère, nos chers politiciens ne se seraient en effet jamais engagés dans cette voie. De même, si Elon Musk n’avait pas confondu smartphone et automobile, nous ne serions pas obligés de commander la plupart de nos autos via un écran tactile aussi imbécile que dangereux. Alors non, vraiment, aucun regret…

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stephane@autotrends.be 

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